Après la légalisation marocaine du cannabis, la France évalue ses options pour légaliser la marijuana. Le Parti marocain de la justice et du développement, qui dirige actuellement le gouvernement de coalition du pays, a abandonné son opposition à la question. Cependant, il a également perdu de sa popularité auprès du public pendant la pandémie actuelle. Le Parti de la justice et du développement s'est également battu pour la légalisation dans les commissions parlementaires, mais de nombreux critiques affirment que prolonger le débat ne fera que retarder la légalisation de l'industrie du cannabis.

 

Selon un rapport du gouvernement français, la nouvelle loi va aggraver la violence et les tensions entre trafiquants de drogue, menaçant la santé et la sécurité des consommateurs et des policiers. La nouvelle loi est susceptible de rendre le cannabis illégal encore plus rentable pour les cultivateurs de cannabis français. Le bureau de lutte contre les stupéfiants a averti que si la nouvelle loi est mise en œuvre, la violence entre les trafiquants de drogue et les responsables marocains augmentera.

 

Le gouvernement français envisage de légaliser le graine autofloraison cannabis à des fins thérapeutiques, mais le président Macron s'oppose à sa légalisation à des fins récréatives. L'opposition du pays à l'utilisation récréative a été suscitée par un article d'opinion de 70 médecins, économistes et élus. Cet article a ensuite été publié par le Nouvel Observateur. Bien que la France ne produise pas son propre cannabis, elle est le principal point de transit de la drogue et a enregistré des saisies record de cannabis en 2018.

 

Une amende de 7,5 millions d'euros pour le cannabis vise à décourager la consommation personnelle et à lutter contre le trafic de drogue. Cependant, l'amende n'est applicable qu'aux majeurs, renforçant le rôle des mineurs dans la traite. S'ils sont reconnus coupables de trafic de cannabis, les accusés peuvent encourir des peines de prison pouvant aller jusqu'à 10 ans, mais leurs amendes sont doublées s'ils vendent à des mineurs ou se trouvent à proximité d'écoles.

 

Au cours de la dernière décennie, la France est devenue le deuxième consommateur de cannabis en Europe. L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a mené une enquête au Maroc en 2005. Le rapport a également couvert l'Afghanistan en 2009. Le Département de la santé mentale et de la toxicomanie de l'Organisation mondiale de la santé à Genève a mené une enquête dans les deux pays en 2009.

 

L'UE prend plusieurs mesures pour légaliser le cannabis. En novembre, le Parlement français a adopté une résolution suite à la recommandation de l'Organisation mondiale de la santé de reclassifier le cannabis et ses composants. Cette résolution invite les États membres à s'attaquer aux obstacles à la recherche sur le cannabis et la marijuana médicale et à promouvoir une plus grande sensibilisation aux avantages du cannabis. Cette résolution ne risque cependant pas de faire du Maroc le premier pays à légaliser le cannabis.

 

L'industrie marocaine du haschich s'en est mieux tirée dans le cadre du régime de substitution. L'industrie a des liens privilégiés avec les protectorats espagnols et français, ainsi qu'avec l'Europe occidentale. Par conséquent, il est peu probable que les gouvernements français et espagnol s'inquiètent de ses effets. Un producteur marocain de cannabis aurait du mal à concurrencer ce marché et ses prix chuteraient. De plus, le Maroc a l'avantage d'être géographiquement proche de l'Europe de l'Ouest, ce qui rend l'industrie marocaine du cannabis moins affectée par les programmes de substitution des importations.